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Berlin remporte en 1931 le droit d'offrir aux athlètes du monde entier un terrain de jeux olympique pour les J.O de 1936. La ville se lance dans la construction de structures pharaoniques. Elles permettent aux 4000 sportifs sélectionnés de concourir mais aussi de se reposer dans les meilleures conditions.
5 ans pour voir les choses en grand.
Entre temps, le pays a vendu son âme au national socialisme. Le nouveau régime voit dans ces jeux l'occasion de montrer sa puissance au monde. Pour réussir un tel projet, il va mobiliser toutes les ressources disponibles dans un pays pourtant en crise. Un stade de 120 000 places est ainsi érigé.
Hébergés sur le site de Wustermark, à l'ouest de Berlin, les compétiteurs sont choyés. Le terme de village olympique n'est pas usurpé car les 145 bâtiments construits pour l'occasion forment un véritable espace urbain organisé autour du sport et de la détente.
Cette ville champignon abrite un hôpital spécialisé, des magasins, une salle de cinéma, un théâtre, une bibliothèque et de nombreux endroits où se restaurer. L'hébergement se fait en chambres individuelles, toutes personnalisées et équipées du confort le plus moderne. Des installations sportives sont aussi pensées pour permettre aux athlètes de s'entrainer jusqu'au dernier moment.
Les jeux comptant 129 épreuves, la demande est grande. Elle est satisfaite grâce aux nombreuses salles d'entraînements bâties au sein même du village. Une piscine permet même aux nageurs de s'exercer et aux autres de se détendre avant une séance de sauna !
La construction puis le fonctionnement de cet ensemble architectural, en forme de fer à cheval sont placés sous la responsabilité de Wolfgang Fürstner. On aurait pu parler de conditions rêvées si l'on n'avait pas connu la suite de l'histoire. Descendant de juif, Wolfgang Fürstner est démis de ses fonctions durant les jeux. Il se suicidera deux jours après la fin des olympiades.
Trois mois plus tard, le village sera reconverti en école militaire. Après guerre, il conserve son caractère martial, cette fois au service des forces soviétique puis sera peu à peu abandonné avec l'effondrement du bloc de l'Est. Aujourd'hui, seuls quelques éléments ont été réhabilités.
Le reste a rejoint les brumes de son passé douteux.*
* Texte et photos issus du livre "Forbidden Places: exploration insolites d'un patrimoine oublié"