Depuis sa fondation en 1817, l’université de Liège n’a cessé de se développer organiquement tout au long du 19ème siècle. De nombreux instituts ont poussé dans le centre de Liège : on en compte 8 pour la seule décennie de 1880 ! Tous sont bâtis sur les plans de l’architecte liégeois Lambert Noppius : l’Institut d'astrophysique et son observatoire (voir galerie photo), les instituts pharmaceutique, de botanique, d'anatomie, de physiologie, et zoologique!
L’expansion se poursuit au siècle suivant : propriétaire depuis 1924 d'un terrain de 8 hectares autour des vestiges de l'ancienne abbaye cistercienne du Val-Benoît, l'Université de Liège programme la construction de cinq nouveaux ensembles : un Institut de chimie appliquée et de métallurgie, un Institut de Sciences minérales, un Laboratoire de thermodynamique couplé à une centrale de chauffage, un Institut de mécanique et un institut de génie civil.
Les travaux débutent en 1930. En novembre 1937, le roi Léopold III inaugure l'Institut de chimie et de métallurgie, l'Institut de génie civil, le laboratoire de thermodynamique et sa centrale de chauffage. L'institut de mécanique sera inauguré un peu avant la guerre. À la fin des années 1950, l'Université de Liège se lance dans la longue aventure de la migration de l'ensemble de ses activités dans le domaine du Sart Tilman; c'était l'annonce, un peu plus de vingt ans après l'inauguration de ses premiers bâtiments, de la mort programmée et prématurée du campus du Val-Benoît. L’université de Liège quitte définitivement les lieux en 2006 (voir aussi le reportage sur l’ancienne école vétérinaire de Bruxelles, propriété de l’université de Liège, qui connût les mêmes travers en 1991).
6 Novembre 2006. Première visite, c’est l’aventure ! Une imposante clôture avec barbelés entoure le périmètre. Comme toute clôture, elle a un point faible. Deux gardiens font quelques rondes, mais nous entrons, moyennant quelques acrobaties, en mécanique générale, inaperçus.
Les derniers occupants viennent de quitter les lieux, le déménagement n’est même pas terminé, les couloirs sont encombrés jusqu’au plafond de cartons.
Pour naviguer d’un bâtiment à l’autre, il faut faire preuve d’un peu de créativité. Passer par l’extérieur serait trop risqué. Nous tentons la méthode ‘asile américain’ : depuis la chaufferie centrale, nous accédons au réseau souterrain de galeries techniques qui desservent les autres bâtiments du site. Malgré l’eau glacée jusqu’au nombril -ce n’était pas prévu au programme– ça passe !
Souvenirs, souvenirs…
Les alarmes qui se déclenchent dans le bâtiment génie civil, encore semi-occupé.
La découverte du bâtiment de chime-métallurgie, vierge de toute intrusion.
La brigade canine qui débarque en force pour des entraînements alors que nous faisons une pause sur un des toits…
12 Novembre 2010. Quatrième visite. Quatre ans et 6 jours exactement depuis ma première visite au Val Benoît. Les bâtiments ont beaucoup souffert, maintenant ouverts à tout vent. Peu de fenêtres sont encore entières, laissant pénétrer le froid et la pluie. En mécanique, seuls quelques murs sont encore vierges de tags. Les verreries de labo sont fracassées, les belles vitrines en bois reversées et les échantillons qu’elles exposaient sont éparpillés.
On rentre comme dans un moulin. Je croise dans l’après-midi d’innombrables photographes, des squatteurs qui fuient la pluie et 3 groupes de ferrailleurs, qui démontent, déboitent et pillent ce qu’il reste à piller, c’est-à-dire plus grand chose. La vieille université s’abime trop vite, en 4 ans elle en a pris 20!
L’avenir est toutefois moins noir, les bâtiments vont être peu à peu rachetés à la ville de Liège pour être reconvertis. Les premiers échafaudages sont déjà là, certains toits sont en réfection pour stopper les infiltrations d’eau qui abiment la structure.
A suivre, après les travaux…
Es un placer entrar de vuestra mano a estos lugares. Gracias por vuestras imagenes. Permiten que la belleza de la ruina y el abandono desaparezcan. Gracias
C'est un plaisir de sortir de votre main à ces endroits. Merci pour vos photos. Ils permettent la beauté de la ruine et la négligence disparaître. Merci
super reportage avec de belles photos comme d'habitudes et encore félicitation pour ce document
superbe série sylvain comme d'ab
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